dimanche 15 octobre 2017

Le clash: forces populaires contre les forces de police (Espagne vs Haiti)

Les victimes de violence au cours des manifestations: Quel en est le traitement? Comment en arriver à des démonstrations des rues “non-violents”?

Le 8 Octobre 2017 ---- Michelle Mevs: Que ce soit en Espagne ou en Haïti, les populations veulent faire entendre leur voix en masse quand les autorités restent sourdes à leur besoins. Actuellement en Haiti: On descend dans la rue parce qu'on est en colère et pour forcer le recul des décisions fiscales abusives des autorités. C'est une forme de pression politique toujours contrecarrée par sa contrepartie: la force policière sous férule gouvernementale. Tout dérapage, toute violence sous-entend victimes qu'ils soient -manifestants et même policiers - inévitable conséquence à bilan variable. Sans ignorer la casse! Violence, victimes, casse, ce qui obligerait à réparation. En Espagne un juge s'y intéresse. Les AUTORITÉS JUDICIAIRES ont certes leur partition à jouer sinon le principe démocratique vacille. Quelques éléments pour expliquer comment cela se passe ou les failles éventuel du système.

Commençons par le principe de “proportionnalité” concernant l´armements à disposition de la force de police comparé à celui aux mains des manifestants. A vrai dire, cela ne rappelle-t-il pas le “fistibal” de David contre la force colossale d'un Goliath? Décrivons-le: la violence des forces de police “armées”, bien communiquées, bien entraînées, bien nourris, en habits adaptés et boucliers de protection, en possession d´armes dissuasives efficaces soit: balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes, jets d'eau puissants -- dont l'objectif est de contrôler les dérives mais en Haiti plus récemment de disperser les manifestations.

Tout citoyen du plus ordinaire au plus sophistiqué s'inquiète de la violence et donc évitera de participer aux manifestations des rues -sauf contre paiement pour les plus démunis-, car les armes --abondamment utilisées par les forces de police nationales haïtiennes--- ne correspondent nullement par leur puissance ou efficacité à ceux des manifestants qui sont tout de même assez menaçants, il faut l´admettre . Mais il y a pire: les arrestations arbitraires sans obligation de documentation légales ou sans suivi. Rappelons le mécanisme psychologique de la police: Le bon ordre est de leur côté! Malgré leur crainte de passer pour des pourfendeurs de peuple. La PRESSE VISUELLE leur faisant particulièrement offense.

En comparaison les armes populaires des manifestants en haillon, sans job, affamés et sans recours, -poussés par un fort sentiment d'abandon et d'injustice justice-, consistent en jets de pierre, en fumée intoxicante des pneus, en arrêts de la circulation, blocage des activités de tous secteurs, recours à la casse assez souvent. Psychologiquement: la peur au ventre, des blessures, contusions graves ou moins graves qui ne trouveront aucun traitement hospitaliers gratuits, arrestations, et au-dessus d'eux la mort qui plane. Néanmoins, loin de décourager les participants, toute contre-attaque policière ne fait que radicaliser une population sous pression de l'urgence, avide d'un changement. La PRESSE lui servant de moyen de transmission à un plus large publique.

QUESTIONNEMENT: La charge de la force policière contre les manifestants est-elle condamnable par la justice? Quand les policiers suivent les ordres venus d'en haut en vue de -- disperser la foule des manifestants ou de stopper leur parcours--, quelles devraient-être leur limite d´intervention? Les officiers de police pourraient-ils être individuellement responsables des dérapages, des excès ou agressions brutales, lésions, blessures graves ou légères subies par les manifestants? Et les arrestations? Quand sont-elles justifiées et qui s'en préoccupe, qui en fait le suivi? Autant de questions d'intérêt public. En retour, quand c'est les policiers qui subissent des agressions due aux attaques voulues ou accidentelles des manifestants, serait-il permis de croire que des polices d'assurances les protègent?

En Haïti, ON S'ATTEND AU SCHÉMA HABITUEL LORS DES MANIFESTATIONS: des manifestants subissant des agressions corporelles et eux pour riposter s'activant à la casse. L´assurance internationale omniprésente pourra récompenser les propriétaires victimes, ceux qui ont les moyens de se payer des polices d'assurance à prix d'or. Mais qu'en est-il des autres? Qui en profite? Dans ce cas, les grandes compagnies internationales d´assurance.

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PRENONS EN EXEMPLE CE QUI S'EST PASSÉ EN ESPAGNE.

Sur le même sujet, la violence exercée par la Police Nationale lors du référendum en Catalogue du 1er Octobre courant nous interpelle. Les policiers se sont donc déployés avec détermination pour mettre fin à l'activité des bureaux de vote en interdisant l'accès au public, en barricadant les portes. Par la suite, on dénombre plus d'une centaine de blessés. De nombreuses plaintes sont portés par devant la justice contre la police pour utilisation de violence et un juge accepte de les recevoir. Il est intéressant de sonder le point de vue du juge catalan sur la question.

Si pour Madrid siège du gouvernement central espagnol, il s'agissait de restaurer l'ordre constitutionnel à tout prix, par contre, pour la Generalitat de la Catalogne c'était essentiel de confirmer la détermination de la majorité catalane à réclamer leur 'indépendance. Ceci, explique les positions des partis.

PLAINTES DE LA POPULATION ET DE LA POLICE AUPRÈS DE LA JUSTICE:

Au cours de cette opération de police du 1er Octobre à Barcelone des échauffourées ont eu lieux de sorte que de nombreuses plaintes ont aboutis aux main de la justice. Un magistrat a décidé de statuer sur 130 rapports médicaux de “blessures mineures, ecchymoses et écorchures” y compris 2 blessés graves, conséquence de la fermeture imposée par la police de 23 bureaux de vote. A noter d'entre ces plaintes, ceux de 20 agents de police souffrant de lésions et 36 attestations médicales imprécis sur les lieux des faits ou autre inconsistance.

QUE DIT LE JUGE ESPAGNOL sur la question de violence contre manifestants?

1.Le juge ordonne une investigation des faits pour situer les responsabilités lors de la manifestation: L’investigation ou l'enquêest clé dit le juge. A cet effet les enregistrements sur place effectués par le public et les professionnels de la presse seront examinés. Motivation: Le droit sacré qu'ont les citoyens à exprimer leur opinion.

1.Puis, le juge cherche à dési ces lésions sont intentionnelles ou accidentels. Pour cela il lui est nécessaire de faire dans le détail, le lieu précis òu a eu lieu l'incident et comment il s'est produit...

2.De plus, le juge cherche à savoir s'ileut réponse dite “proportionnelle” aux actes des manifestants ou ceux de la police.

3.Le juge ne condamne pas les manifestants au nom du droit demais questionne le critère légal qui sous-tend la convocation à manifestation. "Lo que era ilegal y constitutivo de un presunto delito de desobediencia" era la "convocatoria, organización y promoción del referéndum", razona el juez.

4.Toutefois, il soulignebloquer de manière violente l'action policière et leur créer des tors est condamnable.

5.finalement, Le juge veut déterminer l'esprit derrièla démonstration: Démonstration pacifique ou violente? résistance pacifique ou active ou même engagé dans la provocation?

En Haïti.

L'IMPASSE: Aucune démonstration n'est vraiment pacifique. La peur de dérapage prend la tête et décourage le citoyens alors qu'ils sont nombreux qui souhaitent participer de manière plus active à la politique du pays. Aussi, toute une partie de la société évite la mobilisation sans le vouloir. Attitude qui est nullement inclusive dans cette société en déliquescence et franchement préjudiciable à la majorité démocratique. Quand il y a eu violence, le judiciaire ne devrait-il pas s´impliquer, comme le fait le juge en Espagne, devenir parti-prenante du changement en s'appliquant à recevoir les plaintes des victimes, à l'obtention des bilans ou résultats d´enquête sur les abus fait à chaque démonstration et finalement délibérer sur l'attribution des fautes et fustiger l´irresponsabilité.

UNE QUESTION BRÛLANTE ET ACTUELLE: Quelle alternative trouver quand la norme démocratique ordonne d'accepter la perdurance d'un gouvernement dont la mauvaise gestion, la corruption, ne laisse rien à espérer? Après d'innombrables démonstrations, le déchaînement populaire généralisé fait place à une violence accrue qui ne fait que s'intensifier dans la colère. L'extrême violence ne va-t-elle par faire feu de tout bois au pays?

LISONS DONC L'ARTICLE DU 30 SEPTEMBRE 2017 DU MAGAZINE ON LINE LOOP NEWS PARU SOUS LE TITRE: MANIFESTATION DE CE 30 SEPT. VIGOUREUSEMENT DISPERSÉE. “...Des militants qui chantent : « Jovenel doit partir » dénoncent une certaine violence des policiers qui auraient tiré sur des manifestants, généralement, au niveau des membres inferieures. La PNH a effectué plusieurs arrestations, vigoureusement lancé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants dont certains se sont attaqués à des magasins, lancés des pierres, enflammés des pneus et cassés des vitres de voitures. A noter des infiltrations pro-gouvernementales promouvant la violence. Des personnages politiques comme le sénateur Antonio Cheramy, Assad Volcy ou l’ancien candidat à la présidence Moise Jean Charles ont accompagné la marche. Mais aussi des responsables de syndicats comme Josué Merilien”. “...et toute atteinte à leur personne aurait provoqué le drame.

MAIS ENCORE LISONS CE QUE HAITI REPORT A POUR SA PART ANNONCÉ CONCERNANT LE BILAN DE MANIFESTATION DU 5 OCTOBRE 2017 : DÉJÀ DEUX BLESSÉS PAR BALLE. Attention: Les blessés n'ont pas été signalés. Au moins deux manifestants sont blessés par balle au niveau de Bel-Air. Des témoins affirment que des « hommes en noir » ont pris la foule à partie alors qu’elle sillonne les quartiers populaires afin de se renforcer. Pris de peur, la plupart des protestataires sont présentement dispersés malgré la présence des forces de l’ordre. La « manifestation suivra le même parcours » promet un militant. Les manifestations contre le budget lancées par la COD -Coalition des Organisations Démocratiques- doivent avoir lieu les jeudi 5, samedi 7, mardi 10, jeudi 12, samedi 14 et le mardi 17 octobre 2017. Dans les villes en de province, des manifestations doivent avoir lieu à Petit-Goâve, Saint Marc, aux Cayes, Jacmel, Cap Haïtien et à Ouanaminthe.

RESPONSABILITÉES PARTAGÉES:

Mobilisation, marche, manifestation à répétition...Attendons-nous à des pertes en vie humaine ou à des blessures graves, à des véhicules incendiés, des devantures endommagées. Mais à quoi cela mène-t-il dans le moyen terme? Les institutions de l'état ne comptent-elles pas? Sont-elles seulement inadaptées à résoudre nos problèmes? LE JUDICIAIRE ordonnera-t-il enfin des investigations ponctuelles sérieuses à ces excès de violence et prendra-t-elle charge d´un tel dossier? Faudrait peut-être que la PRESSE à défaut d'autres entités, s'engage elle-aussi à la tâche fastidieuse mais utile du dénombrement exhaustif des victimes que ce soient du côté des manifestants ou de la police ou en biens meubles et véhicules endommagés.

APPEL À PARTICIPATION DE MICHEL-ANGE GEDEÓN, LE DIRECTEUR DE LA POLICE NATIONALE PNH. Lui qui déclarait en 2016 lors de sa nomination:

« La politique a déjà fait du mal à notre institution. Sous mon leadership, je veux une police neutre, loin des clivages politiques, professionnelle, qui assure la sécurité du citoyen, quelle que soit la couleur de sa peau... »

Si en hébreu le mot Gédéon signifie “puissant guerrier”, espérons que l'esprit de ce “Gédéon” qui fut à la fois - juge et guerrier- de l'Israël historique, influe suffisamment de souffle à Michel-Ange pour que -fort de ses propres paroles-, il puisse aider à propulser un nouveau mode de manifestations. Contrairement à ce qui pourrait paraître, sa participation vue sa position d'importance au pays, devient nécessaire au dossier rétablissement de l'ordre d'autant plus qu'il n'est pas chef de police d'un gouvernement mais celui de l´Etat haïtien. A cette fin, une plus forte collaboration avec le judiciaire --qui réglerait les problèmes d´abus en aval--, avec la presse --dont le reportage servirait à produire les évaluations factuels des violences pour permette d'y apporter des rectificatifs--. L'objectif: permettre à tous les citoyens de faire dans la contestation qu'ils soient nantis ou prolétaires, pour manifester --ensemble ou séparément-- sans aucune crainte de menace physique et sans crainte d'agression de la part de la police. Une concertation plus soutenue mais surtout une conscientisation plus citoyenne chez les organisateurs de manifestations liée à une approche plus modérée dans l'utilisation des armes de la police, servirait la non-violence. Le nombre de manifestants importe puisque la démocratie parle de majorité or actuellement seuls le plus hardis ou révoltés et les infiltrés s'y mettent! La violence des manifestations est un outrage d'autodestruction entre haïtiens, elle devrait sinon cesser du moins être contrôlée pour faire à la baisse..

Fin

Bref: Pour en arriver à un mode de démonstration non-violent au pays sans toutefois baisser les bras et bien au-delà...L'engagement de différents secteurs dans cet objectif fédérateur est souhaitable.

Les Organisateurs de démonstrations et contestation divers: Ne devraient-ils pas comprendre que les démonstrations ne doivent pas faire dans la violence mais plutôt dans le nombre. En plus, il est déterminant que ceux-là se trouvent des instruments légaux pour forcer les institutions gouvernementales à agir pour le pays. Qu'ils s'entendent avec les forces de police, les associations, collectifs, et institutions de défense publiques, pour exercer plus efficacement leurs droits de protestation non-violentes, de mobilisation pacifique, de grève concertés. Ne devront-ils pas également travailler aux éventuels recours que sont la révocation de privilèges, les actes d’accusations publiques et les sanctions à renforcer dans un cadre légal et constitutionnel, sans omettre des propositions de réformes?

La Police ne devrait-elle pas questionner la proportionnalité de ses grands moyens de dissuasion par rapport aux outils des dissidents. Mais également maintenir un contact plus serré avec les organisateurs de manifestations qui devront se responsabiliser eux-aussi, de la sécurité des adhérents à leurs mouvements des rues. En ce sens, il ne sera plus nécessaire aux forces policières de chercher à disperser une manifestation si elle est non-violente.

Le Judiciaire Ne devrait-il pas se charger des plaintes suite aux manifestations, ordonner des enquêtes sur les violences encourues par la population? Et justement porter jugement et soumettre des lignes rectificatives selon son bon jugement? Enfin se mettre au travail pour promouvoir l'application des lois.

La Presse ne devrait-elle pas se mettre à encourager la non-violence, produire des bilans exhaustifs post-manifestation, s'engager davantage dans une meilleure compréhension du public quant aux objectifs divergents des protagonistes par des analyses en profondeur tout en esquissant des propositions sérieuses?

Pour avoir un pays d´ordre et de progrès faudra le vouloir, faudra l'organiser. C'est ainsi qu'on aime Haiti et qu'on la souhaite non-violente.

Michelle Mevs

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