lundi 3 juillet 2017

Haïti.-politique: Paradoxe quand tu nous tiens.


Par Michelle Mevs

“Un jour on se demandera comment ce chaos a-t-il pris fin ? Entretemps, bêchons cette dynamique. MMP”

Tandis que le président d'Haïti Jovenel Moïse, chef du POUVOIR EXÉCUTIF, démêle son périple -de caravane en caravane- sur les routes intérieures du pays, dans les buts annoncés et élogieux d'implantation de projets dans l'Artibonite, de soutien aux populations victimes au Grand-Sud; il est Intéressant d'y observer un double-intérêt pour l´exécutif. Il s'agit du souci évident de faire dans la communication et la représentation. Si tout va bien jusque-là, serait-il suspicieux de penser que la président travaille -chemin faisant- la population électorale? Tout prétexte pour balisage pré-électorale serait utilisé par Jovenel Moïse. Serait-ce dans le but inavouable de servir le parti PHTK aux prochaines élections?

Si tel est le cas, force est d'y voir une entorse démocratique. Les avantages en-points d'avance- que lui octroie sa position privilégiée de président mais aussi les grands moyens financiers à la main de l'exécutif, dans le contexte fâcheux -récemment et abruptement décrété-, je me réfère à l'état d'urgence, serait l’ingrédients d'un cocktail politique à la créole. Serait-ce une hérésie d'y voir une position abusive donc, peu équitable pour les futurs candidats? 

La déclaration d'ÉTAT D'URGENCE sur la zone Sud, qui surprend désagréablement plus d'un citoyen fait tâche. Voilà que le président J. Moïse s'octroie par l'entremise du parlement haïtien les coudées libres décrétant l'ÉTAT D'URGENCE dans trois (3) départements du Grand-Sud. Et ceci malgré les conséquences néfastes de ce type de situation. L'état d'urgence et les crimes économiques occasionnés en pareille circonstance lors du gouvernement antérieur ont fait scandale. Qui plus est, les abus qui sont encore à révéler dans toute leur ampleur et à condamner sont aujourd'hui même sous “ approfondissement “ au parlement. 

Oui, ce sont trois (3) milliards de gourdes qui sont alloués à cette caravane du Grand-Sud!…et le privilège de l'exécutif d'en faire à sa tête, interpelle massivement. C'est à croire que la mauvaise expérience passée, c'est bon pour la poubelle; oblitérée sans plus.

Le journaliste Bonneau du Nouvelliste dans son éditorial pose la question suivante et nous l'en remercions: “L’utilisation des trois milliards de gourdes dans ces trois départements va-t-elle permettre aux populations de cette région de préparer des lendemains meilleurs ou va-t-elle enfoncer davantage le pays…”?

Un décret ETAT-D'URGENCE, encore? et malgré les abus dénoncés et détrimentiels au pays? Comment justifier une telle déviation? Le PRÉSIDENT et le PARLEMENT également auraient- íls sous-pesés à bon escient cette décision surprenante et quel serait le bien-fondé de leur argumentaire? Y aurait-il alliance d'intérêt électoral en quelque part? 

Qu'en est-il de la “communication” dont l'exécutif fait si bon usage de représentation mais qui ne conditionne en rien les exigences de résultat favorables à la population? 

Le pouvoir est-il un lieu de manipulation en liens privilégiés inter-pouvoir et, sous-couvert de fausse- transparence, un lieu d´outrance au point de faire échec au bien commun? Va-t-on laisser faire en toute légitimité? Va-t-on recommencer aujourd'hui les passe-droits, les faveurs, les pré-bandes au gouvernement quand, les suspects d'infractions sont encore en cours d'investigation parlementaire? Et l'autorité JUDICIAIRE qui ne dit rien. Oh! paradoxe quand tu nous tiens. 

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A noter les chiffres pour la caravane de l'Artibonite de 197 millions de gourdes pour mettre en valeur 32 000 hectares de terre qui nécessitaient le curage de 197 canaux d’irrigation, l’aménagement de 100 km de routes et en transformant les infrastructures agricoles.

Les chiffres pour le grand-sud: “ le président de la République mobilise 3.5 milliards de gourdes pour changer l’image des trois départements, sévèrement affectés.” source Le Nouvelliste. 

Peut-on décréter l’état d’urgence après le temps de l’urgence ? 

Publié le 2017-06-30 | Le Nouvelliste

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