jeudi 29 juin 2017

Oui, c'est bien de payer davantage, selon Fernando Capellán:   grand-patron de la sous-traitance en Haïti Ouanaminthe


Par Michelle Mevs

LE NOUVELLISTE vient de publier l´article dont le lien ci-dessous nous porte à chercher à comprendre  la situation des travailleurs de la sous-traitance de l’industrie textile compte tenu des recommandations faites par Fernando Capellán.

http://www.lenouvelliste.com/article/172636/sous-traitance-fernando-capellan-est-pour-laugmentation-du-salaire-minimum
    
Qui est le dominicain Fernando Capellán? Ce grand patron de la sous-traitance en Haïti est une personnalité fort appréciée par le secteur gouvernemental haïtien. F. Capellan est de fait le plus grand patron du secteur à Ouanaminthe, ville haïtienne placée sur la frontière haïtiano-dominicaine et probablement le plus important dans ce secteur en Haïti. Son entreprise, la CODEVI est actuellement située en zone franche à Ouanaminthe, Haïti et fonctionne sous lois haïtiennes.
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Comment comprendre la déclaration du dominicain, le très important homme d'affaire?

L'article paru dans les colonnes du Nouvelliste du 28 juin 2017, fait dans le sens de l'augmentation des salaires que recommande ardemment F. Capella; ce qui sous-entend que ce patron se sent suffisamment confortable dans ses marges de production, lui permettant d'envisager de payer davantage aux employés haïtiens de la sous-traitance… Par opposition les patrons haïtiens qui sont projetés dans la presse locale comme hermétiques et profiteurs éhontés.

Nous souhaitons apporter ici quelques éclaircissements en relation avec cet article et la situation en general

Nous sommes demeurés sur notre faim puisque que Fernando Capella a omis - pour sa part - de fournir au journaliste du Nouvelliste quelques éléments complémentaires, celui du niveau des salaires, des barèmes pratiqués à Ouanaminthe, des taxes acquittés, ou même des objectifs, amélioration et prévisions, et même de la marge de bénéfices éventuellement acceptables dans ce secteur, selon lui.

Observons par ailleurs que F. Capellan jouit à Ouanaminthe d'atouts basiques majeurs, -non seulement des avantages en détaxation à l'importation aux Etats-Unis, mais aussi de main-d’œuvre haïtienne -à bon marché; en plus d'infrastructures politico-sociale solides de la zone, pour tout dire le bon état de fonctionnement général en cette zone frontalière. La situation sécuritaire étant par proximité notamment sous contrôle du voisin dominicain.

Notons cette réaction sur Facebook, à la page POWER ou F. Capellan serait vivement apprécié pour sa déclaration. Nous avons lu avec attention le commentaire repris ci-dessous qui suggère par comparaison une prétendue mauvaise foi du patronat haïtien. Il en est de même pour le Nouvelliste du 29 Mai dans son éditorial qui ne lui ménage pas ses louanges.
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Ce qui suit est le commentaire publié sur fb que nous reprenons intégralement.

Pachou Lapentchou Un patron Dominicain est d'accord pour ajuster le salaire des ouvriers à Ouanaminthe ce qui nous montre que les Apaid et consorts sont en transfè bluffer le peuple.

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Notre questionnement: Est-il vrai que Capellan sert mieux les besoins de sa main-d’œuvre que les patrons haïtiens? Sur le même thême il serait bon de lire également ce qui suit: https://grandsdebats.blogspot.com.es/2017/06/haiti-reflexion-le-mechant-patron.html

Mais encore, nous sommes curieux de savoir:                                                

Est-ce que F.Capellan jouit (pour sa part) de l'appréciation de sa propre main-d’œuvre dans sa région? Il serait bien de savoir aussi si ses employés sont satisfaits de leurs prestations et à quel point, (avantages sociaux inclus). Enfin, jusqu'où cela peut nous servir de son modèle comme source d'inspiration en vue de l'amélioration du secteur localement.

De plus, on se risquerait à pousser jusqu'à se demander quel serait l’intérêt du patron dominicain Fernando Capellan à la lumière de sa déclaration (je me réfère toujours à ses recommandations faites aux patrons haïtiens ? F. Capellan- pourrait-il avoir intérêt à récupérer tous les contrats locaux des entreprises haïtiennes, une fois les usines haïtiennes fermées en zone métropolitaine? Car, en proposant une augmentation -éventuellement difficile à délivrer-, il adviendrait fatalement la fermeture des usines de sous-traitance dans la zone métropolitaine.    
                                                                                                                                       
Le panorama est bien plus nuancé qu'il n'en paraît et mériterait toute l'attention des trois parties en négociation: la main-d’œuvre, l'Etat haïtien, le patronat. La presse des affaires, le Ministère de l'industrie et celui des Affaires Sociales devraient pouvoir se pencher sur les différents aspects que recèle ce modèle et les circonstances particulières à chaque entreprise.

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Compétition entre patrons et intérêt éventuel du secteur dominicain?
Etat des lieux: Cappellan utilise actuellement les avantages fiscaux octroyés par les Etats-Unis à Haïti et la main d'œuvre haïtienne à Ouanaminthe, Haïti. Donc, comparativement : Capellan serait de par sa localisation dans une position autrement plus avantageuse que les patrons haïtiens de Port-au- Prince.

Nous en arrivons au projet Quisqueya du Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ) conçu par le secteur dominicain et dont l´un des promoteurs serait F. Capellan. Aurait-t-il pour but ou intérêt primordial de déplacer d'un coup toutes les usines haïtiennes vers la zone frontalière dans le but non avoué de s'accaparer de la main-d’œuvre qualifiée plus nombreuse à sa main, mais également d'assurer le développement rapide du projet Quisqueya - sans omettre, de servir la politique migratoire dominicaine. Il est primordial pour l'Etat dominicain de mettre frein à la pénétration des migrants haïtiens sur le territoire dominicain, -motif et justification-, ne l'oublions pas, du financement octroyé par la Banque Mondiale à cet important projet.
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Nous reprenons ici un article de J. L. Soto à ce sujet:

http://espacinsular.org/index.php/noticias/economia/4754-le-conseil-economique-binational-quisqueya-demande-a-la-banque-mondiale-d-investir-dans-la-frontiere-haitiano-dominicaine-2

Nous lisons:

ECONOMÍA | José Luis Soto Jueves, 08 Diciembre 2016

Le Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ)

Saint Domingue.- Le Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ), a présenté son projet de développement pour la frontière haïtiano-dominicaine à la Corporation Financière Internationale (IFC), qui est la plus grande institution internationale de développement consacrée exclusivement au secteur privé appartenant à la Banque Mondiale.

Dans le cadre de l’activité “Solutions du secteur privé dans un marché complexe”, où se sont présentés plusieurs projets de bonnes pratiques au niveau international, Fernando Capellán et Juan Bautista Vicini, membres à la tête du Conseil Économique Binational Quisqueya du côté de la République Dominicaine, ont expliqué comment le projet de développement de la frontière crée en même temps des conditions de progrès pour ses habitants. La décision d’investir en Haïti fut une décision logique basée sur des avantages de la République Dominicaine par rapport à la législation Hope-Help. La Compagnie du Développement, Industrie (CODEVI), pour le moment compte à son effectif huit milles employés et nous croyons que pour les prochains dix ans, on peut créer 200 milles postes de travail. De ce fait, nous aimerions que la Banque Mondiale se dispose à évaluer les besoins existants à la frontière et nous aide à les affronter, a fait savoir Fernando Capellán président de CODEVI l’entreprise de manufacture textile située à Ouanaminthe et aussi qui fait partie du projet du Conseil Économique Binational Quisqueya.

Juan Bautista Vicini lui de son côté a misé sur la nécessité de créer des opportunités d’emplois en République Dominicaine et en Haïti pour les prochaines 25 années. La croissance démographique des deux pays est un fait, investir dans la frontière, c’est la meilleure voie pour créer des opportunités et ainsi améliorer la condition de vie de la population des deux pays. Nous sommes en train de réaliser un grand projet d’inversion et nous aimerions que la Banque Mondiale nous accompagne dans cette besogne. Si la Banque Mondiale s’occupe des thèmes comme la santé, l’eau, nous, on s’en chargerait du reste, a fait savoir l’homme d’affaires dominicain.
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Les intérêts de la force laborale haïtienne y trouvent-ils  leur  avantage?
Sans aucun doute, néanmoins il faut y travailler. Or, cet effort doit surgir

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Disparition du secteur de la sous-traitance textile ? on en parle, on s'inquiète en Haïti.

Qu'en est-il? Disons que nous-autres Haïtiens, sommes contre la disparition de ce pourvoyeur d'emplois qu'est la sous-traitance du secteur textile. Nous n'y avons aucun intérêt. Ce serait perdre des emplois pour nos familles et le plus important à considérer c'est que toute industrie qui disparaît, jamais ne ressuscite, il faudrait éviter l´extrême. L'assemblage de baseball par exemple et bien d'autres industries même les plus importantes du pays ont déjà fermé leurs portes les unes après les autres, au cours de ces trente dernières années.

Obligation est faite aux haïtiens, à la population haïtienne, mais surtout aux patrons, chefs d´entreprises de démontrer la meilleure volonté du monde s´ils veulent produire de la plus-value pour tous. Que les protagonistes de cette industrie se fraient une sortie de crise! Sans une négociation intelligente entre les parties, nous n'y arriverons pas.

http://lenouvelliste.com/article/172613/le-mast-appelle-les-ouvriers-de-la-sous-traitance-au-calme

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