samedi 20 août 2016

Le GARR s’inquiète face à l’extension de la migration irrégulière d’Haïti

Des migrants haitiens de transit interceptés au Brésil

Des migrants de transit d’origine haïtienne se retrouvent bloquer depuis des mois dans plusieurs pays tels que le Chili, la Colombie, l’Equateur, le Nicaragua, le Panama, le Brésil, etc. Des organisations partenaires ont dressé un tableau sombre de la situation de ces migrant-e-s irréguliers installés dans des espaces improvisés, où beaucoup d’entre eux sont affamés et atteints de maladies. D’autres sont en proie à toutes formes de violences, d’extorsions, de viols, en raison de leur condition de vulnérabilité.

A destination des pays de l’Amérique du Nord notamment les Etats-Unis, bon nombre de ces migrants choisissent d’emprunter des voies clandestines et périlleuses, afin de fuir le chômage, la misère, l’insécurité, l’exclusion, et les autres maux qui rongent la société haïtienne.

Plusieurs rapports font état d’une intensification de ces déplacements de populations en provenance d’Haïti. Un rapport publié le 14 août 2016, par la Police civile du Chili montre l’urgente nécessité pour que les autorités haïtiennes agissent en vue de contrôler ce flux. Selon ce rapport, La migration d’Haïtiens au Chili a augmenté de huit fois plus entre 2013 et 2016, a rapporté le journal El Mercurio.En 2013, quelques 2.428 Haïtiens sont arrivés au Chili pour atteindre plus de 41.000 Haïtiens en 2016.

Cette réalité n’est pas différente de celle qui prévaut actuellement en Colombie, où le phénomène de la migration irrégulière a connu une forte augmentation surtout dans la zone frontalière de Turbo-Antioquia. Des migrant-e-s, en majorité des ressortissant-e-s haïtiens qui ont fui le Brésil cherchaient à atteindre les Etats Unis sont maintenant coincé-e-s dans cette localité colombienne limitrophe du Panama. Selon un rapport de la Commission sur les migrations forcées publié en juillet 2016, 107 migrants irréguliers ont été interceptés par le Gouvernement de Turbo en 2012, comparativement à 2942 en 2015 et 4204 en 2016.

D’un autre côté, les analyses montrent que les migrant-e-s haïtiens sont particulièrement vulnérables au trafic illicite de migrants et à la traite de personnes. Il existe dans le pays et ailleurs des réseaux organisés qui encouragent cette forme de migration, basée généralement sur de fausses perceptions et le manque d’éducation et d’informations.

Tout en misant sur l’urgente nécessité de lancer des campagnes de sensibilisation sur le danger de la migration irrégulière, le GARR croit qu’il est du devoir des autorités haïtiennes de pencher rapidement sur ce dossier.

Sachant qu’un processus de validation d’une politique migratoire a été lancé depuis 2015, le GARR encourage tous les acteurs concernés à faire de cette initiative une concrétisation. Car, la mise en œuvre effective d’une politique qui prend en compte les différentes facettes de la migration haïtienne est cruciale pour le pays.

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