mercredi 13 avril 2016

L'heure du règlement de comptes arrive-t-elle?

     Martelly: Aucun sens des réalités…
Michel Martelly

L’ex-président tèt kale semble perdre le nord. Les dernières mesures prises par le commissaire du gouvernement Danton Léger contre son fils, ses anciens collaborateurs, en sus d’un homme d’affaires qu‘on fait passer pour son ami personnel, semblent l’affecter psychologiquement, au point de commettre des actes complètement insensés. Sa photo exhibée par ses soins sur les réseaux sociaux faisant accroire qu’il  prenait ses ébats avec son fils Olivier, à Grand Ravine, bidonville situé au sud de la capitale, montre un homme dont l’équilibre mental n’est plus au beau fixe. Une telle situation ne s’explique pas uniquement par les décisions du chef du Parquet de Port-au-Prince ayant émis des interdictions de départ à l’encontre de ses proches, laissant la porte ouverte à des décisions le concernant aussi, mais encore et surtout par ce qui pourrait advenir au cas où serait arrivé le moment pour le grand voisin d’envoyer les marshals fédéraux à ses trousses.

En effet, pourquoi Sweet Micky se serait-il rendu à Grand Ravine pour crier qu’il allait quitter le pays en compagnie de son fils Olivier se trouvant sous le coup d’une interdiction de départ, pour voir ce qui allait arriver à ce dernier ? Les gens bien pensants n’ont donné aucune importance à cette exhibition de l’ex-président, car sachant bien que le leader tèt kale n’avait aucune intention de compliquer la situation de son fils présentement sous contrôle fédéral, suite à son inculpation pour une série de crimes, dont certains sont extrêmement graves.

Pour commencer, les avocats de Martelly n’auraient pas manqué de lui conseiller d’agir avec prudence et de se garder de lâcher n’importe quels propos. Car enfreindre la loi — n’importe laquelle — pendant qu’on est inculpé dans une cour fédérale est susceptible de s’attirer une décision malencontreuse du juge chargé d’entendre le cas. Si les avocats de l’exprésident se gardent de lui prodiguer de tels conseils, il faudrait conclure qu’ils ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités à l’égard de leur client.

On comprend alors pourquoi Michel Martelly n’a pas mis à exécution sa menace de quitter le pays avec son fils, le lundi 11 avril, comme il avait promis de le faire. De toute manière, si, par souci d’afficher son autorité, le chanteur du compas avait effectivement défié l’autorité du commissaire du gouvernement, sa fuite du pays (plutôt la fuite de son fils) aurait immédiatement déclenché une action des autorités judiciaires auprès de l’Interpol. Sur plainte des autorités judiciaires et policières d’Haïti, celui-ci aurait immédiatement mobilisé ses ressources afin d’appréhender le  «  fugitif » au port d’entrée de n’importe quel pays où il aurait débarqué.

Les mesures prises par Danton Léger sont loin d’être isolées

Nonobstant la bravade et les attitudes affichées par Sweet Micky, sa plus grande préoccupation réside dans la coopération qu’il sait exister entre les procureurs fédéraux et les autorités judiciaires haïtiennes. Après tout, l’ex-président ne perd point de vue la rapidité avec laquelle la justice haïtienne s’est mise en branle contre son fils et ses collaborateurs. Il doit savoir que son tour doit venir incessamment.

En effet, dans l’affaire du « bateau sucré», il y aura bientôt un an que les autorités fédérales cherchent à mettre en branle l’appareil judiciaire haïtien contre les personnes impliquées dans l’achat, le transport, le débarquement, ensuite le déplacement clandestin d’une partie des stupéfiants qui se trouvaient à bord du Manzarines. Mais les puissants hommes d’affaires à l’origine de cette affaire étant des proches de Martelly se frottaient leurs mains de satisfaction en voyant la manière dont les agents fédéraux et d’autres représentants de la justice américaine étaient bernés par leurs homologues haïtiens. Bien que le dossier ait été remis à un juge d’instruction, ce dernier n’avait pu trouver la collaboration des autres branches du système pour mener à bien l’instruction. Au bout du compte, c’est à l’arrivée de Danton Léger au Parquet qu’il a constaté que des documents liés à l’affaire du « bateau sucré» ont été volontairement égarés par des personnes grassement soudoyées par ceux qui avaient tout intérêt à faire dérailler le processus judiciaire.

Or, moins de deux mois après la fin du mandat de Michel Martelly, on a vu avec quelle célérité ont été mises en application les premières mesures contre des personnes ayant prétendument participé à cette transaction. Sur ces entrefaites, le chef de fil du PHTK n’a plus de doute que l’arrivée des marshals fédéraux à sa porte pourrait se faire incessamment.

Certes, il ne sait quels aveux feraient les autres conspirateurs et quelles décisions ces révélations pourraient déclencher. C’est précisément ce qu’il craignait qui l’avait incité à faire traîner en longueur le traitement du dossier par les juges haïtiens. En agissant de la sorte, il protégeait ses amis hommes d’affaires tout en se couvrant lui même.

Dans les milieux proches du Paquet, à Port-au-Prince, on laisse croire que des mesures encore plus corsées feraient suite aux interdictions de départ. Car il y a des soupçons que certains importateurs des drogues qu’a transportées le Manzanillas sont prêts à se mettre à table.

H.O.

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