mardi 16 février 2016

COMMUNIQUÉ DE PRESSE POSITION DU G-8


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POSITION DU G-8

Installation d’un président provisoire comme alternative de sortie de crise : le G-8 rappelle la nature profonde de la crise actuelle et invite les responsables à se méfier des solutions cosmétiques.

Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral communément appelé Groupe des 8 (G-8), prend acte de l’installation du sénateur Jocelerme PRIVERT à titre de président provisoire en remplacement de l’ex-président Michel Joseph Martelly pour une période ne dépassant pas, pour quelque cause que ce soit, la date du 14 mai 2016.

Le G-8 a suivi avec intérêt la procédure scabreuse observée par une « assemblée nationale » réalisée en dehors du cadre constitutionnel pour arriver à l’élection du président provisoire. Il s’agit là d’une tentative de banalisation de la victoire du peuple haïtien du 22 janvier 2016 par les forces antidémocratiques qui ont été contraintes de faire marche arrière sur leur projet de compléter un processus électoral bancal ne respectant pas le verdict des urnes. C’est une volonté manifeste de faire avaler les résultats des élections de 2015.

Le G-8 rappelle que la crise actuelle, loin de constituer une simple crise de succession présidentielle, est une crise profonde reflétant le refus des masses défavorisées d’être exclues dans  la vie politique du pays.

L’irruption des masses sur la scène politique comme acteur majeur traduit leur rejet d’un système à bout de souffle. Toute tentative visant à forcer le peuple haïtien à accepter l’inacceptable ne peut être qu’un élément irritant susceptible d’aggraver la crise.

Le G-8 continue de croire que la solution à la crise passe essentiellement par la mise en place d’une commission d’enquête indépendante composée de cinq membres désignés par des secteurs crédibles : Association des médias, sous la supervision de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) ; le secteur des droits humains, sous les auspices de la Plateforme Haïtienne pour la Défense des Droits Humains (POHDH) ; les organisations de femmes, sous la direction de Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA) ; l’Université, supervisée par le Recteur de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et le groupe d’observateurs nationaux de l’élection, sous le contrôle de la Commission Justice et Paix (JILAP).

Cette commission aura pour tâches de :

a)    approfondir l’évaluation réalisée par la Commission d’Evaluation Electorale Indépendante (CEEI) et épurer le processus de vote par l’analyse des Listes électorales partielles (LEP), des feuilles de comptage, des procès-verbaux, des bulletins de vote et des plaintes déposées en vue de déterminer l’ampleur des irrégularités et des fraudes ;

b)    identifier et recommander l’exclusion du processus des bénéficiaires avérés des cas de fraudes ;
c)    réévaluer les décisions des BCED et du BCEN ;

d) Confirmer les parlementaires régulièrement élus et éjecter du parlement les parlementaires mal élus ;
d)    recommander au gouvernement provisoire de consensus toutes mesures jugées utiles et susceptibles de rétablir la confiance.

Le G-8 mettra le temps nécessaire pour analyser les premières mesures du gouvernement provisoire aux fins de déterminer la stratégie à adopter en vue de faire respecter la volonté du souverain.

Plus que jamais Uni et Solidaire, le G-8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.

Fait à Port-au-Prince, le 15  février 2016
  
Pour le G-8 :

Samuel MADISTIN

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